Objectif 7

Canada : 14e sur 41 pays

 « RÉDUIRE LES INÉGALITÉS ENTRe Les Pays ET EN LEUR SEIN »

CIBLE 10.1
Assurer progressivement et durablement une croissance des revenus des 40 % de la population les plus pauvres.


L’indice Palma des inégalités

Dans le rapport Bilan 14, l’UNICEF utilise l’Indice de Palma pour rendre compte des inégalités économiques. Cet indice est calculé comme le rapport entre la part de revenu détenue par les 10 % des ménages avec enfants les plus aisés et la part des 40 % les plus pauvres.

Un indice supérieur à 1 signifie que les 40 % les plus pauvres gagnent moins que les 10 % les plus riches. En 2014, l’UNICEF estimait que, parmi les ménages avec enfants, l’indice au Canada était de 1,12, ce qui plaçait le Canada au 24e rang sur 41 pays.

Une analyse de l’évolution de l’indice de Palma, de 1969 à 2009, montre que, dans les années 2000, l’indice de Palma aurait augmenté de façon importante au Canada, mais moins importante au Québec.

SOURCES : Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF (2017). « Construire l’avenir : Les enfants et les objectifs de développement durable dans les pays riches ». Bilan Innocenti 14, Centre de recherche Innocenti de l’UNICEF — Innocenti, Florence.

Langlois, S. et M. Lizotte (2014). « L’indice de Palma, nouvelle mesure des inégalités au Québec et au Canada », Revue Vie Économique, Volume 6, Numéro 1. Montréal : Institut de recherche en économie contemporaine.

  • Dans la région métropolitaine de recensement de Montréal en 2015, 16,4 % des enfants de moins de 18 ans vivaient dans un ménage à faible revenu, selon la mesure de faible revenu après impôt (Figure 7.1).

  • Le taux à Montréal est supérieur à celui de 14,4 % à l’échelle du Québec, mais inférieur à celui de 17,4 % au Canada.

    La pauvreté touche davantage les familles monoparentales, surtout celles qui ont une femme à leur tête. À Montréal, 37,3 % des enfants vivant dans une famille monoparentale étaient dans une situation de faible revenu en 2015.

    39 % des parents d’enfants de moins de six ans vivaient dans un ménage à faible revenu, selon la mesure de faible revenu avant impôt, un taux nettement supérieur à celui de 24 % à l’échelle du Québec.

 

Plus faible mobilité sociale DES FAMILLES À MONTRÉAL

Pour certaines familles, la pauvreté revêt un caractère plus durable : les enfants qui auront grandi dans une famille à faible revenu seront eux-mêmes dans une situation de vulnérabilité lorsqu’ils atteindront l’âge adulte. Pour d’autres, il s’agit d’une situation plus passagère. On peut mesurer le degré de mobilité sociale qui existe dans un pays ou une région donnée en estimant l’« élasticité intergénérationnelle des revenus » qui représente le degré de corrélation entre le revenu des parents et celui des enfants : plus cette élasticité est faible, plus forte est la mobilité sociale.

  • À Montréal, la mobilité sociale serait moins grande (élasticité élevée) comparativement à Toronto et Vancouver (Figure 7.1).

  • Au Québec, la mobilité sociale serait légèrement plus grande (faible élasticité) que pour l’ensemble du Canada.

  • À Montréal en 2011, 29 % des familles avec enfants consacraient plus de 30 % de leur revenu au logement.

    Cette proportion était nettement supérieure à celle de 17 % à l’échelle du Québec.

    Les ménages locataires sont, en proportion, plus nombreux à dépenser 30 % ou plus de leur revenu pour se loger.

    Néanmoins, le coût moyen pour se loger est inférieur à Montréal comparativement à celui observé dans les autres grandes villes canadiennes.
  • Le coût des logements oblige certaines familles à vivre dans un logement inadéquat : à Montréal en 2016, près de 118 000 familles avec enfants, biparentales ou monoparentales, vivaient dans un logement inadéquat au sens où la qualité, la taille ou « l’abordabilité » du logement étaient déficientes, soit 1 famille avec enfants sur 4.

    Les familles monoparentales sont, encore une fois, plus touchées par cette problématique.

 

CIBLE 10.3
Assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en encourageant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière. 

Figure 7.1

Élasticité intergénérationnelle des revenus au Canada et dans certains comtés aux États-Unis.

 SOURCE : Scarfone, S., F. Gosselin, M. Homsky et J.-G. Côté (2017). Le Québec est-il égalitaire? Étude sur la mobilité sociale et l’égalité du revenu au Québec et au Canada. Institut du Québec.

LE sous-FINANCEMENT DES ÉCOLES AUTOCHTONES

  • En 2016 dans la région métropolitaine de recensement de Montréal, moins de 1 % de la population se déclarait comme étant d’identité autochtone, dont 6 150 enfants de moins de 15 ans.

    Les enfants autochtones représentent moins de 1 % de tous les enfants de moins de 15 ans à Montréal. C’est le même pourcentage dans la région métropolitaine de recensement de Toronto.

    À titre de comparaison, les enfants autochtones représentent 4 % de tous les enfants de moins de 15 ans dans les régions métropolitaines de recensement de Calgary et Vancouver. À Winnipeg, ce pourcentage atteint 20 %.

  • Dans un rapport de 2016 intitulé Dépenses fédérales en matière d’éducation primaire et secondaire dans les réserves des Premières Nations, le directeur parlementaire du budget faisait état d’un important écart entre le financement accordé aux écoles autochtones et celui que reçoivent les écoles des réseaux provinciaux à travers le Canada.

    Au Canada, l’éducation est de compétence provinciale, à l’exception de l’éducation destinée aux élèves des Premières Nations vivant dans les territoires autochtones. Cette responsabilité incombe aux Affaires autochtones et du Nord Canada (AANC).

Les enfants à statut précaire

À Montréal en 2016, 321 675 enfants âgés de moins de 15 ans avaient au moins un parent né à l’étranger, ce qui représente 46,6 % de la population totale d’enfants de moins de 15 ans.

Cette proportion était nettement supérieure à celles de 29,4 % pour l’ensemble du Québec, mais inférieure à celles de 71 % à Toronto et 63,7 % à Vancouver.

  • Les enfants nés au Canada de parents à statut précaire n’ont pas automatiquement accès aux soins de santé : l’accès d’un enfant à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) est rattaché au statut de ses parents jusqu’à sa majorité. Ces enfants doivent répondre à des critères spécifiques pour avoir accès à la RAMQ.

    Depuis 2011, Médecins du Monde a mis sur pied le Projet Migrants afin de faciliter l’accès aux soins pour les personnes migrantes, adultes et enfants, qui ne sont pas couverts par la RAMQ, et qui n’ont ni accès au Programme fédéral de santé intérimaire (PFSI), ni assurance privée, ni les moyens financiers pour accéder à des soins de santé. Ce sont plus de 3 000 personnes qui ont bénéficié des services et activités du Projet Migrants en 2015-2016.

Les Enfants avec un handicap

  • Au Québec en 2015, ce sont 35 204 familles (soit 4 % des familles québécoises) qui ont reçu le supplément pour enfant handicapé (SHE) du Soutien aux enfants, versé aux parents d’enfants qui ont une déficience ou un trouble du développement qui les limite de façon importante dans leurs activités de la vie quotidienne.

    7 812 familles bénéficiaires du SEH vivaient à Montréal, 7 616 en Montérégie et 1 951 à Laval.

    La moitié des familles bénéficiaires du SEH au Québec avaient un revenu annuel inférieur à 50 000 $.

En 2015, au Québec plus de 35 000 familles
ont reçu le supplément pour enfant handicapé